ÔÎÒÎÃÐÀÔÈÈ

Pour ce cinquantième post et à l’heure où je suis sur le point de terminer ma vie étudiante, je voulais changer mes habitudes et profiter de cette note pour rendre hommage à ce fatras de chaises en fin de vie.

Toutes ces chaises d’écoliers qui auront eu le mérite d’offrir un refuge plus ou moins confortable à une jeunesse plus ou moins conformiste. J’imagine leurs souvenirs parsemés de cuisses et de postérieurs, de chaires et de tissus, pliants au fil des années sous les poids de nos corps grandissants et de nos têtes bien pleines. Elles doivent certainement se remémorer ces heures passées près du radiateur à supporter nos humours pré-pubères. Si elles pouvaient parler, je suis sure qu’elles citeraient en premier les indiscrétions dont elles furent les témoins ; des fuites urinaires des primaires en passant par les caresses lycéennes, elles ont connus notre intimité et pus suivre notre croissance comme peu de meubles avant elles. Il ne fait aucun doute qu’elles riraient aux éclats en évoquant nos remarques stupides et nos comportements juvéniles. Qu’elles fonderaient en sanglots en évoquant les supplices et les scarifications infligés par des garnements sans pudeur ; sans parler de la pate à mâcher et de ces odeurs indicibles.

Chaises du Bac et du Brevet, de la licence et du doctorat, sacrifiés sur l’hôtel des barricades ou délaissés dans les combles, c’est emprunt de nostalgie que j’évoque votre souvenir et que je vous vois aujourd’hui, simplement bonne à être brulés.

L’une d’entre elles m’a confié qu’elle n’oubliera jamais les jambes de pénélope, étudiante en droit à la silhouette marine, qui s’est assise délicatement pendant un semestre sur les flancs incurvés de son être de bois, à l’extrémité de la deuxième rangée, près de la fenêtre. Pénélope était douce et attentionnée, elle ne l’avait jamais fait tomber, ne s’était pas balancer, n’y avait même jamais posé les pieds. A en regretter presque qu’elle n’y ait jamais gravé quelques envies, ne serait ce qu’une rayure, qui aurait immortalisé son passage à jamais.

Merci à tous ceux qui ont pris le temps de voire ces cinquante premiers clichés. J’espère continuer à vous faire partager de nouveaux points de vue amateurs sur le monde.

Bonne continuation à tous et à très bientôt sur TE.
hector